Ce lundi 16 juin 2025, ELEZA RDC, à travers son programme Eleza Fact, a lancé un atelier de formation de trois jours autour de l’éducation aux médias, du fact-checking et de la démocratie. Organisée dans la grande salle de l’hôtel La Charité, à Butembo, dans l’Est de la République Démocratique du Congo, cette activité réunit des journalistes-reporters, rédacteurs en chef, chefs de programmes médias et influenceurs de la région.
Fruit d’un processus de sélection rigoureux basé sur l’appel à candidatures, cet atelier a retenu 15 participants parmi plusieurs dizaines de postulants, sur base de leur motivation, de leur parcours professionnel et de leur engagement dans la lutte contre la désinformation.
Parmi les personnes sélectionnées, huit sont des jeunes femmes journalistes et communicatrices soit 53%, marquant ainsi une forte présence féminine dans ce cadre de renforcement des compétences. Une dynamique saluée comme un signal fort pour l’inclusion des femmes dans les espaces d’influence médiatique et démocratique.
L’atelier, qui se déroule du 16 au 18 juin 2025, est articulé autour de six modules clés. Lors de cette première journée, trois modules ont été dispensés, offrant aux participants l’occasion de découvrir de nouveaux outils et d’échanger activement avec les formateurs pour une meilleure compréhension.
Après une brève cérémonie d’ouverture suivie d’un pré-test, le journaliste Visesa Louangel, modérateur de la journée, est revenu sur l’objectif général de la formation :
« Cette formation vise à renforcer les compétences liées à la vérification des faits et à promouvoir un journalisme responsable, en sensibilisant à l’éducation aux médias. L’objectif est de permettre aux participants d’adapter les outils de lutte contre la désinformation aux réalités locales, en identifiant les différentes formes de désinformation et les méthodes de leur propagation, tout en produisant des contenus adaptés et fiables », a-t-il expliqué.
Dans la première présentation, Asaph LITIMIRE, l’un des facilitateurs, a abordé deux modules : La communication de paix et la communication sensible au conflit ; l’infox et l’intox dans le contexte du Grand Nord. Il a insisté sur la nécessité, pour les professionnels des médias, d’adopter une posture d’acteurs de paix dans un contexte marqué par des conflits persistants à l’Est du pays :
« Nous avons analysé ici la dynamique des conflits dans la région, comprendre leurs causes, types et impacts, afin d’adopter une communication sensible qui contribue à la paix », a précisé M. Litimire.
Ensuite, Claude SENGENYA, assistant et consultant en communication, a animé un module consacré aux « désordres de l’information et de l’internet » Il a souligné les défis croissants auxquels font face les journalistes dans l’exercice de leur métier, et l’importance d’observer des normes professionnelles strictes pour contrer la désinformation et les contenus toxiques en ligne.
Les interventions ont suscité un vif intérêt de la part des participants, qui n’ont pas manqué de poser des questions et d’exprimer leurs préoccupations. Les facilitateurs y ont répondu avec clarté, enrichissant ainsi les échanges.
Cet atelier s’inscrit dans le cadre du projet « Promotion de la cyberdémocratie dans les espaces civiques en ligne en RD Congo », initié par ELEZA RDC. Il vise à armer les acteurs des médias contre la désinformation et à renforcer leur rôle dans la consolidation de la démocratie à l’ère numérique.
Patrice KOKOTA