À l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, célébrée chaque 10 octobre, le Consortium pour la promotion de la santé mentale a organisé une conférence axée sur les thématiques de la santé mentale et du soutien psychosocial. L’activité s’est tenue ce vendredi 10 octobre 2025, au centre de santé mentale Amani, situé à proximité de l’Institut Matumaini, dans le quartier matanda, à Butembo.
Ce consortium est composé de l’Action des Femmes Psychologues (AFP), du Forum régional pour le bien-être des femmes et des enfants (FOREBIEFE) et de la Solidarité des Parents d’Enfants vivant avec Handicap et Débilité (SOPEHD). Ensemble, ces structures ont marqué la journée dans une ambiance empreinte de solidarité et d’engagement.
Des professionnels de la santé mentale, des patients et leurs proches, ainsi que des habitants venus de différentes communes de Butembo ont pris part à cette journée de sensibilisation et de plaidoyer.
Plusieurs interventions ont enrichi cette journée. Le psychologue clinicien Erasme Kakirania a rappelé l’objectif de cette célébration : sensibiliser à la réalité des troubles mentaux, lutter contre les préjugés, et promouvoir l’inclusion des personnes concernées.
« Cette journée vise à faire connaître les maladies mentales, à déconstruire les préjugés, et à informer la population que ces affections relèvent des soins de santé primaires. Il est important de prévenir, de considérer les personnes affectées, de les accompagner plutôt que de les stigmatiser », a-t-il insisté.
Selon lui, la santé mentale se traduit aussi par la capacité à maintenir une harmonie intérieure et relationnelle, et à influencer positivement son environnement, tout en restant stable sur les plans physique et psychologique.
De son côté, Francine Tsongo, psychologue clinicienne au sein du FOREBIEFE, a mis en avant l’importance des consultations psychologiques régulières, surtout en contexte de crise marqué par des guerres, catastrophes naturelles ou autres situations d’urgence. Elle a souligné que ces consultations permettent de renforcer la résilience individuelle et communautaire.
Prenant la parole à son tour, Micheline Kavunga, psychologue clinicienne à l’AFP/Centre Amani, a abordé le thème national : « Promotion de la santé mentale et soutien psychosocial pour une paix durable en RDC ».
« En ce 34e anniversaire de la Journée mondiale de la santé mentale, nous avons évoqué les mécanismes de construction de la paix, élément clé pour une bonne santé mentale. Chacun doit commencer par établir la paix en soi, avant de l’étendre autour de lui », a-t-elle déclaré.
Face au contexte de tensions et de violences en RDC, Mme Kavunga a plaidé pour la non-violence, la cohésion sociale et la résolution pacifique des conflits. Elle a lancé un appel vibrant à toute la population du Grand Nord pour qu’elle s’engage dans la construction d’une paix durable, en commençant par la réconciliation personnelle.
À l’échelle internationale, le thème retenu cette année était : « Accès aux services de santé mentale en situation de catastrophe et d’urgence ». Au niveau national, le thème choisi mettait l’accent sur le lien entre santé mentale, soutien psychosocial et paix durable.
Pour marquer ce mois dédié à la santé mentale, le consortium formé par l’AFP, le FOREBIEFE et le SOPEHD prévoit de poursuivre ses activités : campagnes de sensibilisation, consultations psychologiques gratuites ou à coût réduit, ateliers de formation et séances d’écoute communautaire.
Ces actions visent à vulgariser la notion de santé mentale, à briser les tabous et à renforcer l’accès aux services psychosociaux pour toutes les couches de la population.
Patrice KOKOTA
