Dans un milieu encore largement dominé par les hommes, Cécile Kendakenda s’impose comme une pionnière au sein de la Police Nationale Congolaise. En gravissant les échelons jusqu’au grade de capitaine, elle prouve que les femmes ont leur place dans les forces de sécurité. Par son engagement et sa détermination, elle brise le plafond de verre et ouvre la voie à une nouvelle génération de jeunes filles prêtes à servir sous le drapeau.

Historiquement, la présence des femmes dans la police en RDC a été marginale, en raison des stéréotypes de genre et des difficultés d’accès aux postes de responsabilité. Cependant, ces dernières années, des efforts ont été entrepris pour encourager leur intégration et leur progression au sein des forces de sécurité. Des femmes comme Cécile Kendakenda jouent un rôle crucial en brisant les barrières et en prouvant que les femmes ont une place légitime dans la police, contribuant ainsi à la restauration de la paix et à la protection des citoyens.

Avec plus de 25 ans de carrière, Le capitaine Cécile Kendakenda se distingue par son engagement indéfectible pour la protection de la population et de ses biens. Rencontré par radiosalama.net, à l’occasion du mois de la femme, elle partage avec fierté la noblesse de son expérience : « Je suis la fille d’un militaire. Mon père était adjudant-chef et secrétaire de Mobutu à l’époque. En voyant les honneurs qu’on lui rendait, j’ai grandi avec l’image d’un militaire comme une personne noble. Aujourd’hui, je ressens cette même noblesse en portant l’uniforme. » Indique-t-elle.

Une femme leader et inspirante.

Déterminée dès son plus jeune âge, elle s’engage sans hésiter dans la voie militaire, motivée par les campagnes de sensibilisation du Mouvement pour la Libération du Congo sous Laurent-Désiré Kabila. « Je revenais de l’école quand j’ai vu des militaires recruter. J’ai jeté mes affaires scolaires et les ai suivis. Le commandant voulait me renvoyer à cause de mon âge, mais j’étais déterminée à aller jusqu’au bout. »

Aujourd’hui, Cécile Kendakenda est chef adjointe des services sanitaires et porte-parole de la PNC à Butembo. Elle encourage les femmes à rejoindre les forces de l’ordre, affirmant que le genre ne doit pas être un frein à l’ambition. « Les femmes sont tout aussi capables que les hommes. Il ne faut pas avoir peur de s’engager. En plus, on peut continuer ses études tout en servant son pays. »

Fidèle à ses principes, elle poursuit actuellement des études en médecine bucco-dentaire à l’Université Officielle de Ruwenzori (UOR) à Butembo. Son objectif, Gravir les échelons pour un jour devenir commandante de ville, voire commandante provinciale.

Dans un milieu où les postes de commandement sont majoritairement occupés par des hommes, elle s’impose comme une figure d’exception. Elle brise le plafond de verre qui limite l’ascension des femmes dans les forces de l’ordre, prouvant que compétence et détermination sont les véritables clés du succès.

Sa volonté de concilier carrière militaire et formation académique démontre son engagement envers l’excellence et son désir d’inspirer d’autres femmes à viser haut. Son ambition ne se limite pas à son propre parcours, mais vise également à ouvrir la voie à toute une génération de femmes désireuses de s’impliquer dans la sécurité et la gouvernance du pays.

Encourager la nouvelle génération

Elle invite les jeunes filles à oser intégrer la police et l’armée, et interpelle les parents à soutenir leurs enfants dans cette voie. « Lorsqu’un parent encourage sa fille à rejoindre les forces de sécurité, il contribue à la protection de la population et du pays tout entier. »

Brisant les préjugés sur les femmes militaires et policières, la commissaire principale Cécile Kendakenda affirme que son statut est respectueux et noble. Par son parcours exemplaire, elle prouve que l’engagement, le courage et la discipline peuvent ouvrir la voie à toutes celles qui souhaitent servir sous le drapeau.

Christelle KASOKI