Des femmes agricultrices appelées à s’adapter face au changement climatique pour préserver la sécurité alimentaire dans les familles.

À l’Est de la République Démocratique du Congo, les femmes agricultrices font face à de multiples défis. En raison des effets du changement climatique, de la perturbation des saisons culturales, du manque de ressources financières et de l’insécurité croissante dans la région, la production agricole connaît une baisse significative, mettant en souffrance ce secteur. La population se trouve ainsi exposée à l’insécurité alimentaire.

Bien que certaines pratiques agricoles aient des limites, les femmes agricultrices espèrent des solutions innovantes de la part des experts du domaine et des organisations intervenant dans la région. Se confiant à radiosalama.net, l’ingénieur agronome Kasereka Muhongya Berekia, superviseur à la Ligue des Organisations des Femmes Paysannes du Congo (LOFEPACO), encourage l’adoption de certaines pratiques agro-écologiques pour faire face et contourner les effets du changement climatique. Il précise également que la connaissance du microclimat de l’entité où l’on travaille est capitale pour une bonne adaptation.

« Les femmes paysannes doivent savoir identifier le microclimat de leurs zones de travail. Bien que la perturbation des saisons, connue depuis longtemps, ait évolué, les femmes paysannes tardent à préparer leurs champs. Malheureusement, celà signifie que la saison est perdue. Les pratiques agro-écologiques peuvent nous aider à y faire face, notamment en semant des variétés adaptées », indique-t-il.

Les femmes agricultrices font face à des multiples défis : l’adaptation aux enjeux climatiques, la perturbation des saisons culturales qui dure depuis longtemps, la situation sécuritaire et l’inaccessibilité des ressources. Ces facteurs ne leur permettent pas toujours d’exercer leurs métiers de manière optimale, ce qui entraîne une baisse de la production agricole et constitue un danger pour la population.

L’ingénieur agronome poursuit en soulignant l’importance de mettre en œuvre certaines pratiques agro-écologiques. En utilisant des engrais locaux disponibles, les femmes agricultrices peuvent améliorer leur production. Il rassure également la population en affirmant que l’utilisation de la bouse de chèvre et des urines de lapin peut aider à améliorer la production agricole.

« Au cours de nos expérimentations à la LOFEPACO, nous avons testé plusieurs pratiques, dont lutilisation du fumier de chèvre et de lapin, qui ont donné de meilleurs rendements. Par exemple, avec lutilisation du fumier de chèvre, nous avons constaté des rendements allant de 5 à 7 tonnes de maïs par hectare, tandis qu’habituellement, la production se limite à une tonne par hectare.», poursuit-il.

Dans les zones urbaines et rurales, les femmes agricultrices doivent consulter les agronomes pour obtenir des orientations claires face aux enjeux climatiques, dans l’espoir de sauver ce qui peut l’être, dans un contexte de plus en plus préoccupant.

Notons qu’à l’Est de la RDC, notamment en province du Nord-Kivu, malgré l’insécurité, les organisations oeuvrant dans le secteur agricole poursuivent leurs recherches sur ces enjeux.

Comme alternative intermédiaire, les femmes agricultrices doivent s’adapter tout en restant attentives aux modifications des saisons et à la maîtrise du microclimat.

Patrice KOKOTA

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