Du 5 au 6 juin 2025, la ville de Beni, dans la province du Nord-Kivu, a accueilli une formation des pairs éducateurs sur la santé sexuelle et reproductive, ainsi que sur les violences basées sur le genre (VBG). Cette session a été organisée par le Programme de Promotion des Soins de Santé Primaires (PPSSP), avec l’appui de l’organisation FARMAMUNDI et le financement de la Generalitat Valenciana.
L’initiative vise à doter les jeunes leaders de compétences solides afin de sensibiliser efficacement leurs pairs dans les « espaces sûrs » qui seront prochainement implantés dans quatre aires de santé de la région. Ces espaces auront pour mission de favoriser un dialogue ouvert et sans tabous autour des thématiques souvent négligées mais cruciales pour le bien-être des adolescents et jeunes adultes.
Pendant deux jours, les participants, majoritairement des jeunes venus de différentes zones de santé, ont été outillés sur les notions fondamentales de la santé sexuelle et reproductive, la prévention des infections sexuellement transmissibles, les méthodes contraceptives, les violences sexuelles, l’importance de l’égalité de genre ainsi que des stratégies de communication pour le changement social et comportemental.
Ces jeunes ont renforcé leurs capacités pour devenir des acteurs clés de la sensibilisation communautaire, en prévision de l’ouverture prochaine des « espaces sûrs » dans leurs localités respectives. Ces espaces permettront aux adolescents et jeunes d’avoir accès à des informations fiables, un accompagnement psychosocial et une écoute bienveillante telle que le temoigne une des participantes :
« J’ai beaucoup appris sur les droits en santé sexuelle et reproductive. En tant que jeune, je me sens désormais capable d’aider d’autres jeunes à mieux comprendre leur corps, leurs choix et les dangers liés au silence sur certaines violences », a témoigné Aline, 20 ans, participante venue de l’aire de santé de Kanzulinzuli.
Des outils pratiques ont été remis aux participants pour faciliter les animations dans leurs communautés.
« Chez nous, beaucoup de jeunes filles tombent enceintes très tôt parce qu’elles n’ont pas d’informations, ni à qui parler. Grâce à cette formation, je vais organiser des discussions dans notre quartier avec l’aide de l’espace sûr qui sera bientôt disponible », a confié Eric, un autre participant, âgé de 22 ans.
Selon les organisateurs, cette formation s’inscrit dans une stratégie plus large visant à promouvoir une jeunesse informée, engagée et capable de lutter contre les inégalités de genre, dans un contexte local fragilisé par les conflits et le manque d’accès aux services de base.
« Cette formation est une réponse urgente à la réalité que vivent nos communautés, où les jeunes manquent d’informations fiables et sécurisées sur leur santé reproductive. Former des pairs éducateurs, c’est miser sur une approche de proximité, de confiance et de changement durable », a expliqué un responsable du PPSSP.
Les futurs espaces sûrs prévus dans les quatre aires de santé ciblées seront des cadres d’échange confidentiels, inclusifs et bienveillants, où les jeunes pourront poser des questions, partager leurs expériences et être orientés vers des structures de soins appropriées.
Jérémie Kyaswekera.
