À Butembo, 23 femmes survivantes de violences liées aux conflits armés ont reçu une aide concrète de la DYFEGOU. Une initiative portée par la solidarité, la résilience et le refus de l’oubli.
Elles viennent de Beni, Lubero et de l’Ituri. Toutes ont survécu aux exactions des groupes armés ADF et M23. Ces femmes ont traversé l’indicible : pertes de proches, enlèvements, violences sexuelles, précarité extrême… Certaines sont revenues avec des enfants nés de viols.
Ce samedi 11 octobre 2025, elles ont reçu une assistance socio-économique, après plusieurs semaines de formation en entrepreneuriat, dans le cadre du programme d’autonomisation initié par la Dynamique des Femmes pour la Bonne Gouvernance (DYFEGOU).
Avant toute aide, la DYFEGOU a pris le temps d’écouter ces femmes, de comprendre leurs besoins spécifiques et d’évaluer leurs compétences. « Elles sont des victimes de massacres… certaines ont tout perdu », confie Rose Tuombeyane, responsable de l’organisation.
Face à l’urgence, des ateliers pratiques ont été mis en place, adaptés aux réalités locales et aux capacités des bénéficiaires. Sans financement externe, la DYFEGOU agit avec les moyens du bord, mais avec un engagement sans faille.
Grâce à ce programme, ces femmes ont pu lancer de petites activités génératrices de revenus. Le soutien, même modeste, a suffi à raviver l’espoir.
« Je me souviens du premier jour. On m’a donné un peu d’argent pour le transport. Avec cela, j’ai commencé une activité. Aujourd’hui, j’ai un capital de 50 000 FC. Merci à la DYFEGOU », témoigne une survivante venue de Rutshuru, les yeux brillants d’émotion.
Malgré ces avancées, la route reste longue. Les besoins en soins médicaux, en accompagnement psychologique et en justice sont criants. La réinsertion complète ne peut se faire sans un engagement plus large, dans un contexte de paix durable.
La DYFEGOU tire la sonnette d’alarme : l’État et les élus doivent cesser d’ignorer ces survivantes. « Elles sont les victimes directes de la mauvaise gouvernance et d’un abandon politique », déplore Rose Tuombeyane.
La coordination de la DYFEGOU exhorte le FONAREV à venir constater, sur le terrain, la détresse de ces femmes. Elle appelle également à une accélération des procédures judiciaires, tant au niveau national qu’international.
« Il faut interpeller la CPI, faire bouger la justice militaire et civile. Les victimes attendent réparation. »
En tendant la main à ces femmes, la DYFEGOU ne se contente pas de soulager une souffrance immédiate. Elle construit, pas à pas, un avenir plus digne et plus juste pour des citoyennes longtemps marginalisées.
Plus qu’un simple soutien, c’est un acte de résistance, de sororité et de plaidoyer pour que plus jamais, les voix des survivantes ne soient étouffées dans le silence de l’oubli.
La rédaction
